mardi 8 septembre 2009

Ainsi parlait Zarathoustra

J'aime ceux qui ne savent pas vivre, à moins qu'ils ne vivent dans le déclin et le franchissement.
J'aime ceux qui sont pleins d'un grand mépris, parce que ce sont eux qui vénèrent et qu'ils sont des flèches du désir d'aller vers l'autre rives.
J'aime ceux qui ne vont pas tout chercher par-delà les étoiles une raison pour décliner et être des victimes: mais ceux qui se sacrifient à la terre, afin que la terre soit un jour celle du surhumain.
J'aime celui qui vit afin de connaître et celui qui veut connaître afin qu'un jour vive le surhumain.
Ainsi il veut son déclin.
J'aime celui qui travaille et invente afin de bâtir la demeure du surhumain et préparer pour lui terre, bête et plante: car ainsi il veut son déclin.
J'aime celui qui aime sa vertu car la vertu est volonté de déclin et une flèche du désir.
J'aime celui qui ne garde pas pour lui une seule goute d'esprit,mais qui veut être entièrement l'esprit de sa vertu : c'est ainsi qu'en tant qu'esprit, il franchit le pont.
J'aime celui qui veut faire de sa vertu son penchant et sa fatalité: c'est ainsi qu'il veut encore vivre au nom de sa vertu et qu'il ne veut plus vivre.
J'aime celui qui ne veut pas avoir trop de vertus. Une vertu est davantage vertu que deux, parce qu'elle est davantage noeud auquel se pend la fatalité.
J'aime celui dont l'âme se prodigue, qui ne veut pas de gratitude et qui ne rend rien: car il donne toujours et ne veut point se réserver lui-même.
J'aime celui qui a honte quand le dé tombe à son avantage et qui demande alors: suis-je donc un tricheur? - Car il veut son déclin.
J'aime celui qui fait précéder ses actes de paroles d'or et qui tient toujours plus qu'il ne promet: car il veut son déclin.
J'aime celui qui justifie ceux qui viendront dans l'avenir et qui délivre ceux qui sont venus dans le passé: car il veut périr de ceux qui sont présents aujourd'hui.
J'aime celui qui châtie son dieu parce qu'il aime son dieu: car il faut périr de la colère de son dieu. J'aime celui dont l'âme est profonde même dans la blessure et qui peut aussi périr d'une chose insignifiante: ainsi il franchit volontier le pont.
J'aime celui dont l'âme déborde, de sorte qu'il s'oublie lui-même et que toutes choses soient en lui: toutes choses ainsi deviennent so déclin.
J'aime tout ceux qui sont comme de lourdes gouttes tombant, une à une, du nuage sombre suspendu au-dessus des humains: ils annoncent la venue de la foudre et périssent, annonciateurs.
Voyez, je suis un annonciateur de la foudre et une lourde goutte est tombée du nuage: cette foudre a pour nom le surhumain.

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