Notre histoire avait commencé sur Twitter. Pour une raison qui m'échappe encore, tu avais commencé à me suivre. J'avais recherché ton nom sur google et t'avais trouvé mignon. Puis, un premier message où tu complimentais les bottes qui ornaient mon papier peint. Tu écrivais que ça devait être beau, un pied là-dedans. Il ne m'en fallait pas plus.
Nous nous sommes ensuite ajoutés sur Facebook (mon initiative) et tu m'as écrit pour m'annoncer que tu venais passer quelques jours à Montréal, pour un tournage. Tu m'invitais à souper. C'est rare une invitation à souper qui n'est pas précédée d'une première date à prendre un verre ensemble. Première date qui se termine habituellement dans un lit et dans l'embarras du lendemain matin trop intime, trop vite. J'ai interprété ça comme un signe. Quand tu es entré dans le restaurant, je n'ai pas eu à me retourner pour le savoir, je l'ai senti. Tu t'es approché de la table en souriant et en te confondant en excuses pour ton retard. Tu m'as tendu la main, nos doigts se sont touchés, déchargeant toute l'électricité contenue dans nos corps respectifs.
Il fût alors évident que notre histoire en serait une d'orages et de passion, de vertige et, surtout, de chutes. Nous avons fait l'amour le soir même dans la chambre d'hôtel que tu avais louée. Tu semblais sincèrement surpris d'avoir réussi à m'amener dans ton lit; tu as même éjaculé trop rapidement. Je te trouvais charmant. Tu devais quitter très tôt le lendemain matin et je suis restée à dormir dans ton odeur jusqu'à midi. À ma plus grande surprise, tu m'as écrit un courriel du train pour me remercier de la soirée. Nous nous sommes revus quelques fois par la suite, quand tu venais à Montréal. Différents restaurants, différents hôtels, mais toujours la même soirée. Tu ne fermais jamais les yeux et savais crier mon nom, sans te tromper, au bon moment. Il t'est même arrivé de me murmurer des mots doux et des promesses qui semblaient sincères. Somme toute, tu savais feindre l'amour, pendant l'amour.
Les mois ont passé et tes visites ont commencées à se faire de plus en plus espacées. Tu blâmais ton travail et je comprenais. Puis, j'ai vu sur Facebook que tu étais venu à Montréal et que tu ne m'avais pas appelé. J'ai pleurée deux jours durant. Cela ne m'a cependant pas empêcher de vouloir te revoir, quand tu en a eu envie, quelques semaines plus tard. Le même scénario s'est répété à plusieurs reprises; j'ai pleuré chacun de tes silences et puis j'ai accepté tes invitations sans rien dire, encore et encore. Mais ce ne fût plus jamais pareil. Je crois que, jusqu'à ce jour, tu ne comprends pas ce qui s'est passé pour que je commence à pleurer sans raisons dans notre chambre, pour que je t'en dises toujours trop sur moi et pour que je n'arrive plus à jouir, ou à te faire jouir.
Quand je t'ai annoncé mon déménagement trop loin pour un voyage en train, tu as pris deux jours pour répondre à mon message. Tu étais content pour moi, tu admirais mon courage. Si tu avais su qu'une seule parole de ta part m'aurais gardé en place, l'aurais tu prononcée? Nous nous sommes revus une dernière fois, au même hôtel que la première. C'était peut-être ta façon de boucler la boucle, comme on dit. Tu restes la seule personne à ne pas m'avoir écrit depuis mon départ. Mais je ne t'en veux pas. « Nous vivons dans une époque moderne », dis-tu toujours..
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